Par Francis Pelletier
© copyright 1995 MOSARCA
Cet article a été publié dans le magazine MOS 139
Les faits ont donné raison à nos pronostics: le CD-WORM empiète
sérieusement sur les domaines d'application du disque optique numérique
WORM de 5,25 pouces. Le CD-E ne fera qu'accentuer le phénomène
en déplaçant l'affrontement vers les DON magnéto-optiques
de 3,5 et 5,25 pouces. La concurrence se manifestera d'abord dans les opérations
de sauvegarde autonome connectées à un micro-ordinateur. Par
contre, les DON effaçables, notamment de 5,25 pouces, utilisés
sur réseau resteront dans un premier temps les seuls à offrir
des taux de transfert élevés avec un temps de recherche court.
En outre le disque magnéto-optique supporte un nombre plus important
de cycles d'écriture-effacement-réécriture que le CD-E
et cette aptitude est un critère important dans les solutions de
sauvegarde. Le DON n'a donc pas dit son dernier mot. Les supports magnétiques
amovibles à base de disque comme les Syquest, le MCD de Nomaï,
etc. vont subir de plein fouet la concurrence du CD-E malgré des
écarts de prix en leur faveur. Et la comparaison sera sans appel
pour les systèmes de sauvegarde à base de cartouches magnétiques
dont la capacité ne dépasse pas le giga-octet en natif.
A long terme, les versions haute densité WORM et effaçables
vont menacer l'ensemble des disques optiques numériques que l'on
connaît aujourd'hui. Même le DON WORM de 12 pouces devra affronter
le HD-CD-WORM. Avec ses 6,4 giga-octets sur deux faces, ce dernier sera
plus rentable que le DON WORM 12 pouces, du simple point de vue du prix
des médias; le HD-CD-WORM sortira de chaînes de production
très automatisée dérivées de celles utilisées
pour la duplication en grande série. Si l'on examine la question
sous l'angle du coût des enregistreurs, la comparaison tournera également
à l'avantage du HD-CD-WORM puisque le prix public d'un enregistreur
de DON WORM 12 pouces oscille entre 180.000 et 250.000 francs. Sans oublier
que le HD-CD-WORM sera exploitable, grâce au format UDF, dans de multiples
environnements sur des lecteurs banalisés comme c'est aujourd'hui
le cas du CD-WORM. On ne peut et ne pourra jamais en dire autant du DON.
Pour finir, le HD-CD-WORM pourra prendre place dans les juke-boxes de CD-ROM
actuels dont le prix est largement inférieur à celui des juke-boxes
de DON 12 pouces. A titre d'exemple, un juke-box NSM de type Mercury d'une
capacité de 150 CD offrira, avec des HD-CD-WORM de 7,6 giga-octets,
une capacité de stockage de 1140 giga-octets (1,140 téra-octets)
pour un coût nettement inférieur aux solutions à base
de DON 12 pouces. Pour être honnête, il convient de considérer
que lorsque les HD-CD-WORM et les HD-CD-E arriveront réellement sur
le marché, la capacité des DON de 12 pouces sera sans doute
montée à vingt giga-octets de capacité tandis que celle
des DON de 5,25 pouces atteindra 5,2 giga-octets; voire 10,4 giga-octets
(voir MOS N°127, pages 7/8). Mais la capacité n'est qu'un des
critères de comparaison dont l'importance pâlit face à
d'autres critères tels que le prix ou le caractère universel.
Le marché préférera opter pour un média multi-source,
portable dans différents environnements et bénéficiant
des avantages d'une production industrielle et standardisée qui débouche
sur des prix compétitifs. A terme, la niche du DON WORM 12 pouces
va tellement se restreindre qu'elle ne sera plus économiquement viable.
Si tout le monde finit par s'accorder autour d'un même support, comme
le suggèrent les responsables des grandes sociétés
engagées dans la filière HD-CD que nous avons rencontrés,
ce nouveau média et ses dérivés.
Par Francis Pelletier
© copyright 1995 MOSARCA
Cet article a été publié dans le magazine MOS 139
Article sur les HD-CD-WORM et HD-CD-E
Article sur les premiers marchés du DVD-ROM et du DVD