Technologie du changement de phase appliquée aux disques optiques: plus de 25 ans de recherche
Phase Change technology applied to digital disks: a 25 years' research story

par Francis Pelletier
© Copyright 1995 MOSARCA

Bien que les premiers travaux sur les matériaux amorphes et leurs propriétés de commutation datent de 1950, il faudra attendre l'année 1984 pour les voir appliqués aux disques optiques dits à changement de phase. L'un des précurseurs dans ce domaine a été M. Stanford R. Ovshinsky qui a consacré à ce sujet de nombreuses années de recherche et de développements au sein de sa société Energy Conversion Devices.


L'un des premiers articles dans lesquels M. Ovshinsky a décrit ses travaux sur les matériaux à changement de phase remonte à 1970 (1). Après un bref historique, il y rapportait les possibilités de cette technique appliquée - notamment - à la mémorisation d'informations. A la tête d'Energy Conversion Devices (ECD), il est à l'origine de nombreux brevets d'invention posant les principes de fonctionnement de cette technologie dont il voyait des débouchés possibles dans des domaines aussi variés que la photocopie pour les tambours, la micrographie pour la mise à jour de microformes (sous le nom d'Ovonic) et bien sûr, les mémoires optiques.
En fait, c'est dès 1958 qu'au sein des &laqno;Energy Conversion Laboratories», M. Stanford R. Ovshinsky a démontré les possibilités de commutation d'un matériau amorphe vers un état cristallin. Il a, par la suite, continué d'enrichir son portefeuille de brevets tout en poursuivant d'autres recherches. Les personnes intéressées par l'historique des découvertes et des applications de M. Ovshinsky se reporteront à son article publié dans le MOS 127 (pages 65 à 67) de MOS du mois de septembre 1994. Le premier enregistreur/lecteur utilisant un disque effaçable basé sur la technologie du changement de phase a été présenté en avril 1983 (MOS 6, pages 6/7) par Matsushita. Cet appareil enregistrait des disques de 20 centimètres de diamètre pouvant stocker 15.000 images fixes saisies par une caméra vidéo. La société ECD a poursuivi Matsushita en justice pour piratage de brevets, avant de conclure un accord le 17 novembre 1983, accord au terme duquel Matsushita s'acquittait d'une licence (2).
Depuis, le groupe Matsushita a mis au point sa propre technique de changement de phase, qui porte le nom de PCR, et en a fait une gamme complète d'unités de DON 5,25 pouces. Les premières utilisaient des médias de type WORM (comme le modèle 3363 d'IBM d'origine Matsushita), puis vinrent les unités pour disques effaçables. Dans les prochains mois, Matsushita commercialisera son premier système d'enregistrement de vidéo numérique (voir dans ce même numéro, page 47) utilisant, cette fois, un disque optique effaçable de trente centimètres de diamètre. Durant les années 80, le changement de phase appliqué au disque optique a donné lieu à de nombreuses recherches, tant aux USA qu'au Japon et en Europe. C'était le cas chez IBM où, durant les années 80, une équipe californienne de scientifiques a travaillé sur ces disques optiques réversibles. En Europe, la plupart des sociétés ont fini par abandonner cette voie, préférant celle offerte par la technologie magnéto-optique.
Francis Pelletier
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Cet article a été publié dans le magazine MOS 134 mai 1995

Pour plus d'information sur la société ECD : http://www.ovonic.com


Références:
(1) Article de M. Stanford R. Ovshinsky &laqno;An Introduction to Ovonic Research» paru dans le &laqno;Journal of Non-Crystalline Solids» - 1970 - Vol. 2 pages 99/106 - Elsevier Science Publishers.
(2) Depuis cette date, ECD a vendu de nombreuses licences de la technologie dite à changement de phase dont elle détient les brevets de base. Parmi les acheteurs on trouve IBM, Asahi Chemicals, Plasmon Data,.......

Article sur la découverte de la technologie du changement de phase