Philips et Sony annoncent le CD-Extra

Ce nouvel acronyme ne signale pas l'apparition d'un nouvel avatar du CD mais désigne le dérivé du CD-ROM connu jusqu'à présent sous le nom de CD-Plus ou Enhanced Music CD (MOS N°131).

Article publié dans le magazine MOS N°141.
© MOS - ARCA 1996 - Tous droits réservés.

Le 9 février 1996, Philips et Sony ont rebaptisé le CD-Plus en CD-Extra. Rappelons que ce type de CD est un Compact Disc audio comportant des programmes exploitables sur un lecteur de CD-ROM ou un CD-ROM comportant des plages sonores lisibles sur un lecteur de Compact Disc audio. C'est en fait la nouvelle version de ce que nous appelons un CD-ROM mixte. Toutefois, il s'en différencie par l'ordre des fichiers et la technique d'enregistrement dite &laqno;multisession» qui sépare les types de données.

Sur un CD-Extra, la ou les plages audio codées en PCM sont placées sur les pistes situées sur les diamètres internes du disque afin d'être lues par tous les lecteurs de Compact Disc audio. Les fichiers informatiques exploitables par un micro-ordinateur à partir d'un lecteur de CD-ROM sont enregistrés sur les pistes externes. Ils sont, de ce fait, uniquement lisibles par un lecteur de CD-ROM et un lecteur de Compact Disc audio s'arrêtera à la fin de la plage audio (PCM) épargnant aux enceintes tout risque de dommage.

Les spécifications du CD-Extra sont réunies dans un document intitulé &laqno;Blue Book» qui a été remis aux entreprises détentrices d'une licence de fabrication de Compact Disc audio auprès de Philips et de Sony. Le Blue Book dans sa version 1. a été diffusé à la fin du mois de décembre 95. Il a été rédigé en collaboration avec la RIAA (Recording Industry Association of America), Microsoft et Apple Computer. Cette dernière avait déjà publié en juillet 1995 un premier document pratique à l'intention de ses développeurs sous le nom de &laqno;The Enhanced CD Fact Book» (version 1.0.1). Il décrit succinctement ce média et fournit des informations pratiques à l'usage des producteurs.

Pour être correctement exploitable sur un micro-ordinateur via un lecteur de CD-ROM, un CD-Extra nécessite un logiciel de gestion (ou driver) capable de lire des disques multi-sessions. Microsoft a déjà mis au point un tel programme. Corel prépare une nouvelle version de driver qui sera incluse dans ses ensembles de logiciels. Il en est de même chez Apple Computer pour l'environnement Macintosh avec la possibilité de charger gratuitement la plus récente version à partir de son serveur internet (http://quicktime.apple.com).

Les débouchés du CD-Extra sont variés. L'industrie phonographique, la première, peut y trouver matière à innover en ajoutant des informations graphiques, des textes, voire des séquences vidéo à côté de la partie sonore. Il peut s'agir du catalogue de disques du producteur ou d'une présentation de ses autres productions. On peut aussi imaginer un livret interactif et multimédia complémentaire de la version &laqno;papier» fourni avec un Compact Disc audio. En plus d'informations sur l'artiste ou l'oeuvre, on pourrait y mettre, et cela c'est fait, le texte des chansons. La réalisation de ces fichiers est identique à celle des CD-ROM et utilise les mêmes outils de création. Certains fournisseurs comme MacroMedia (San Francisco, CA), Apple Computer ou Brilliant Media commercialisent des ensembles de logiciels sous le nom générique de &laqno;Enhanced CD Toolkit». Certains y incluent des licences pour le transfert sur chaque disque des programmes nécessaires à leur exploitation sous MS-Windows, Windows'95 et MacOS.

Le prématriçage de CD-Extra et la création d'une maquette ou d'une matrice sur CD-WORM ne semblent pas poser de problème particulier et des fournisseurs de logiciels comme Incat Systems ou Elektroson ont d'ores et déjà adapté leurs programmes à ce nouveau média.

Francis Pelletier

Article publié dans le magazine MOS N°141.

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